Grèves violentes et grèves non violentes
La grève est employée pour dénouer des situations devenues inacceptables. Toutes les grèves ne sont pas égales.
Les grèves violentes ont pour but d’exercer une pression sur « l’adversaire » pour le forcer à accéder aux demandes des grévistes en faisant des concessions : le but est de faire mal à l’autre pour qu’il réponde à nos exigences. Par exemple, dans le secteur public, ne pas rendre les services dans les transports, à la poste, à l’hôpital, à l’école, au tribunal, etc. ; dans le secteur privé, ne pas travailler, surtout dans les périodes où l’entreprise reçoit beaucoup de demandes de ses clients.
Les grèves non violentes amènent les grévistes à se priver d’un service qui est offert par l’autre quand on trouve que ce service est rendu dans des conditions inéquitables. Par exemple, marcher plutôt que prendre l’autobus, dans lequel on ne nous permet pas de nous asseoir même quand il y a des sièges libres (grève organisée par Martin Luther King Jr., Prix Nobel de la paix), fabriquer son sel soi-même en prenant de l’eau de mer même si cela est interdit (mouvement organisé par Gandhi), se priver d’acheter certains aliments qui sont récoltés ou fabriqués par des employés maltraités (organisé par César Chávez, dirigeant des travailleurs agricoles en Californie), vivre dans des tentes ou des abris de fortune quand le propriétaire exige un loyer exorbitant (premier boycottage de l’histoire en Irlande au XIXe siècle).
Dans l’histoire, les cas sont nombreux de grèves violentes et non violentes. Elles sont « efficaces » dans un cas comme dans l’autre. Cependant, les grèves violentes privent les gens de services utiles et dégradent les relations avec les « ennemis ». Les grèves non violentes amènent les gens à se priver eux-mêmes de services, avec l’espoir de maintenir avec leurs « partenaires » des relations mutuellement satisfaisantes à long terme.