QS propose un quota d’achat local pour les contrats publics

« Au-delà des gestes individuels, notre plus grand levier, c’est les achats qui sont faits par l’État québécois », exprime en entrevue Alejandra Zaga Mendez.
Photo: Julien Cadena Archives Le Devoir « Au-delà des gestes individuels, notre plus grand levier, c’est les achats qui sont faits par l’État québécois », exprime en entrevue Alejandra Zaga Mendez.

Du bois pour construire une école ou les ingrédients des repas dans les hôpitaux, Québec solidaire (QS) propose que le gouvernement du Québec impose des quotas de 75 % d’achat local pour l’approvisionnement en biens pour les contrats public. Une mesure qui s’inscrit dans le désir de protéger l’économie de la province dans un climat de guerre commerciale en cours avec les États-Unis.

« Au-delà des gestes individuels, notre plus grand levier, c’est les achats qui sont faits par l’État québécois », exprime en entrevue Alejandra Zaga Mendez, la responsable solidaire en matière d’économie. Le but est donc de « créer un marché local, un marché intérieur, pour nos producteurs et nos entreprises […] qui risquent d’être affectés par les tarifs de Trump », indique la députée de Verdun.

Mais l’avantage principal de cette mesure, c’est sa capacité à être mise en place « rapidement », soutient-elle, en estimant que les quotas pourraient être « mis à l’œuvre dans les prochaines semaines ». « Ça va nous permettre d’être plus résilients économiquement face à l’instabilité. »

Étant donné le désir du premier ministre, François Legault, d’effectuer « grande corvée » pour sortir le Québec de sa « dépendance » économique aux États-Unis, Mme Zaga Mendez dit avoir bon espoir d’obtenir un engagement de la part de la Coalition avenir Québec (CAQ) à mettre en place des quotas, un appui nécessaire « pour aller de l’avant ».

« En ce moment, les institutions publiques ont déjà commencé à regarder ce qui est faisable [pour encourager l’économie locale]. Ce que nous, on demande, c’est d’accélérer un peu en mettant des quotas. Donc, aller au-delà des simples objectifs, mais se donner les moyens d’y arriver », explique l’élue solidaire.

Selon Alejandra Zaga Mendez, la potentielle hausse de coût des contrats publics que pourrait apporter une telle mesure vaut la peine. Les critères que QS souhaite mettre en place « peuvent permettre d’acheter des biens qui sont produits au Québec et de payer le prix que ces biens-là coûtent à produire », exprime-t-elle.

« On ne demande pas 100 % »

« Quand on parle de nos petits fruits et nos légumes, par exemple, il y a un travail qui est mis là-dedans. Je pense qu’il est respectueux de payer ce prix-là. Et ça assure un marché pour nos producteurs. Ça permet aussi de créer la demande et d’assurer l’offre dans nos institutions publiques », ajoute cette dernière.

« On ne demande pas 100 %, parce qu’on sait très bien qu’il y a des choses dont on ne pourra pas se passer », soutient ensuite Mme Zaga Mendez.

À l’heure actuelle, 52 % de l’approvisionnement en biens dans les services publics sont des produits québécois, rappelle la députée solidaire. « L’objectif c’est d’augmenter l’exception d’un produit sur deux à deux produits sur trois quand c’est possible », réitère-t-elle, en soutenant qu’avec les quotas, le gouvernement va pouvoir se doter d’outils permettant d’arriver à cet objectif.

Tarifs ou pas, la mesure devrait tout de même être prise, affirme Alejandra Zaga Mendez. « Ça peut être indépendant [de la guerre commerciale], mais dans le contexte des tarifs, ça vaut la peine d’être accéléré », pour notamment protéger des emplois, note cette dernière.

À voir en vidéo