Sur les planches

Dans cette rubrique, nos collaborateurs en théâtre recensent chaque semaine, chacun leur tour, les œuvres à surveiller, leurs coups de cœur et les incontournables.
On a aimé : Le prince, jusqu’au 22 février au Théâtre Denise-Pelletier
Une relecture de l’œuvre de Machiavel par les artistes ayant fondé le Théâtre du Futur (à qui l’on doit Le clone est triste et Clotaire Rapaille, l’opéra rock), soit Olivier Morin, Guillaume Tremblay et le concepteur sonore Navet Confit, promettait de ne pas être ennuyeuse. Or, quoiqu’un tantinet racoleuse, elle est effectivement loin de l’être. Les capes et léotards chatoyants d’Estelle Charron ainsi que la scénographie imposante et polyvalente d’Odile Gamache offrent une trame visuelle réjouissante aux réflexions sur le pouvoir menées tambour battant par ces maîtres de l’humour absurde.
On attend : Angle mort, du 12 au 16 février à la Maison Théâtre
L’artiste franco-ontarienne Stéphanie Morin-Robert propose en français le solo qu’elle promène depuis 2014 en anglais (sous le titre Blindside) d’un océan à l’autre et même au-delà des frontières canadiennes. La créatrice, diplômée en performance et en danse contemporaine de l’Université Concordia, qui tâte depuis quelques années du stand-up comique, y témoigne de son rapport avec son œil de verre… qui un jour a fait irruption hors de son orbite en plein milieu de la cour d’école. Une approche singulière pour parler aux jeunes de la différence.
On attend : Controlled Damage, du 13 au 22 février au Centre national des arts
Si Rosa Parks a participé à changer le monde en s’asseyant dans une section d’un autobus où elle n’était pas admise, Viola Desmond en a fait autant dans un cinéma de la Nouvelle-Écosse en 1946. La pièce que la dramaturge Andrea Scott lui consacre, coproduite par le Neptune Theatre d’Halifax et présentée à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, entend faire connaître l’entrepreneuse (qui a notamment été la première à offrir aux Néo-Écossaises des produits cosmétiques conçus pour les femmes afrodescendantes) dont le visage orne les billets canadiens de dix dollars.
De nouveau à l’affiche : Merci d’être venus, le 8 février au Centre des arts de Baie-Comeau, le 9 février à la salle Jean-Marc-Dion et en tournée
Seul en scène, Gabriel Morin, auteur et interprète, traite d’un sujet des plus sensibles avec autant de doigté que de candeur. Sur le ton de la confidence, et sans jamais rompre le lien d’échange avec le public, il s’épanche sur le décès de son frère, qui a mis fin à ses jours il y a plusieurs années. Incompréhension, colère, culpabilité, désarroi, il évoque non seulement toute la gamme d’émotions, mais aussi les questionnements que cet événement hautement traumatique lui a inspirés. Un spectacle sur le deuil d’une authenticité touchante.
De nouveau à l’affiche : Titanique, jusqu’au 16 février au Centre Segal des arts de la scène
Après une première série de représentations l’automne dernier ainsi qu’une autre à Toronto, Véronique Claveau renfile sa perruque de Céline Dion dans cette parodie délirante du film Titanic. Ayant pour trame sonore le répertoire de la diva québécoise, cette adaptation de la comédie musicale américaine (au succès non démenti depuis sa création en 2017) compte sur une distribution hors pair qui verse aussi agilement dans la loufoquerie que dans la grivoiserie, tout en multipliant les références et en improvisant au passage avec la même adresse. Un antidote infaillible à la morosité hivernale.