Les ministres fédéraux Arif Virani et Mary Ng quittent la politique

Deux ministres que Justin Trudeau a maintenus en poste lors du dernier remaniement de décembre renoncent finalement à solliciter un nouveau mandat aux prochaines élections fédérales. Arif Virani, à la Justice, ainsi que Mary Ng, au Commerce international, en ont fait l’annonce lundi.
M. Virani a mentionné le besoin d’être plus souvent auprès de sa famille en annonçant sur ses réseaux sociaux qu’il ne se représentera pas en 2025. « Je continuerai également à me battre avec détermination aux côtés du Parti libéral et de la personne qui assumera le rôle de nouveau chef […]. Cependant, après les prochaines élections, mon engagement pour le Canada ne se poursuivra plus de la Chambre des communes », a-t-il écrit.
Il fait partie du groupe des cinq ministres qui appuient la candidature de Chrystia Freeland dans la course à la chefferie du Parti libéral du Canada. La grande majorité de ses collègues sont plutôt dans le camp de l’ex-gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney, soit au moins 23 d’entre eux, selon la plus récente compilation du Devoir.
Le politicien ontarien a été nommé ministre de la Justice et procureur général du Canada lors d’un remaniement majeur du cabinet, à l’été 2023, en remplacement du Québécois David Lametti. La décision d’écarter M. Lametti a causé la surprise, et n’a jamais été vraiment expliquée par le premier ministre. Son départ a rendu nécessaire une élection partielle dans LaSalle-Émard-Verdun, à Montréal, lors de laquelle le Parti libéral a essuyé une défaite crève-cœur à l’issue d’une course serrée.
Arif Virani a récemment réitéré l’intention de son gouvernement de plaider en Cour suprême aux côtés des contestataires de la Loi sur la laïcité de l’État du Québec (« loi 21 »). Il a aussi fait la manchette pour avoir nommé comme juge un candidat que Québec considère comme « militant » contre ses lois sur la laïcité et le français. M. Virani assure que cet engagement n’a aucun rapport avec la nomination. Il se vante régulièrement d’avoir accéléré la cadence des nominations des juges.
Le ministre Virani a tenté de sauver son projet de loi sur les préjudices en ligne, peu avant le congé des Fêtes, sans succès. Le texte a pris la direction de la poubelle au moment de la prorogation du Parlement, promulguée en même temps que l’annonce de la démission prochaine du premier ministre Justin Trudeau.

Pour sa part, Mary Ng est ministre du Commerce international depuis 2019. Elle est en outre responsable de la Promotion des exportations et du Développement économique depuis 2021. Elle n’a encore appuyé aucun candidat à la course à la direction du Parti libéral du Canada. Seulement huit autres ministres n’avaient pas affiché leurs couleurs au moment où ces lignes étaient écrites, en excluant le premier ministre sortant, Justin Trudeau.
Même si elle compte trois pages, sa lettre d’adieu à la politique, diffusée sur ses réseaux, ne justifie pas sa décision de ne pas se représenter dans sa circonscription ontarienne de Markham-Thornhill. Contrairement à d’autres ministres qui ont annoncé leur départ cet automne, Mme Ng et M. Virani ont été confirmés dans leurs rôles au cabinet par Justin Trudeau lors du dernier remaniement de décembre.
L’identité du remplaçant de Justin Trudeau à la tête du Parti libéral et du gouvernement du Canada sera connue le 9 mars prochain. Le nouveau premier ministre pourrait être contraint par l’opposition de se rendre aux urnes dès ce printemps, ou pourrait déclencher une campagne électorale de son propre chef.