Anik Bissonnette honorée par les Prix de la danse de Montréal

La ballerine émérite Anik Bissonnette, directrice artistique de l’École supérieure de ballet du Québec, a été honorée par ses pairs mardi pour sa carrière et son engagement dans le milieu de la danse. Elle a reçu le prix de la Contribution exceptionnelle aux Prix de la danse de Montréal 2024, lors d’une cérémonie au studio Baryshnikov de la Compagnie Marie Chouinard.
« Pour moi, ça a été une mission de défendre la danse dans toutes ses facettes. La danse a façonné la personne que je suis maintenant », a affirmé en entrevue celle qui a été présidente du Regroupement québécois de la danse (RQD) de 2004 à 2010. Elle a aussi été membre de plusieurs conseils d’administration, notamment des Prix de la danse de Montréal de 2011 à 2017.
C’est elle qui animait la cérémonie de mardi. « Je devais contenir mon émotion. Il restait huit prix à annoncer après avoir reçu le mien », a-t-elle souligné, se disant « extrêmement touchée, honorée et reconnaissante ».
« Son influence est immense, grâce à son engagement constant et à ses réalisations remarquables », ont pour leur part jugé les membres du conseil d’administration des Prix de la danse par voie de communiqué.
Anik Bissonnette est devenue danseuse professionnelle à 17 ans. En 1990, elle a pris sa place comme première danseuse des Grands Ballets canadiens, d’où elle a tiré sa révérence en 2009. Elle a aussi été directrice artistique du Festival des arts de Saint-Sauveur et directrice de la compagnie La La La Human Steps.
Ce qu’elle a chéri le plus de sa carrière, ce sont les rencontres. « J’ai découvert des danseurs d’autres cultures, à travers le monde, qui faisaient la même chose que moi. Parfois, on ne parlait pas la même langue, mais en dansant ensemble, on se comprenait », a-t-elle témoigné.
À l’École supérieure de ballet du Québec, Mme Bissonnette dit vouloir transmettre aux jeunes danseurs l’importance de la discipline, qui va les accompagner toute leur vie.
Les Prix de la danse de Montréal, qui existent depuis 2011, soulignent annuellement « l’excellence des artistes en danse qui se sont produits sur les scènes québécoises ». Créés par la chorégraphe Marie Chouinard, ils ont l’appui de nombreux partenaires, comme Québecor, la Ville de Montréal, le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts de Montréal, la Caisse Desjardins de la Culture et le RQD. Onze prix ont été remis en tout.
Mme Bissonnette a été lauréate de nombreuses distinctions durant sa carrière, notamment l’Ordre des arts et des lettres du Québec en 2021 et le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle en 2014. Mais ce nouvel hommage est cher à son coeur, puisqu’il provient des artisans de la danse eux-mêmes.
« Ces prix prouvent que la danse est un milieu rassembleur, malgré une situation pas toujours rose en culture. On est des passionnés », a-t-elle exprimé.
Le Grand Prix remis à Faye Driscoll
Faye Driscoll est pour sa part lauréate du Grand Prix de la danse de Montréal 2024. La chorégraphe d’origine américaine a été récompensée pour son oeuvre intitulée Weathering, qui a été présentée à l’Usine C à l’occasion du Festival TransAmériques en juin dernier. Le Grand Prix est accompagné d’une bourse de 25 000 $.

« Weathering est une expérience aussi puissante que sublime qui fait écho aux tragédies et aux espoirs du monde contemporain », a justifié le jury international indépendant par le biais d’un communiqué de presse.
Le prix du meilleur interprète a été décerné à Nindy Banks, qui se démarque en danse contemporaine et en streetdance. La danseuse de krump Valérie « Taminator » Chartier a de son côté été honorée pour la meilleure oeuvre chorégraphique, pour son solo Thin, présenté lors du LABdiff 2 à Tangente.
Vías, un collectif fondé par Diana León et Paco Ziel, a été sacré Révélation de l’année. « En résonance avec l’héritage artistique du Québec, leurs créations chorégraphiques sont caractérisées par le partage et la collaboration, donnant vie à des moments festifs et célébrant leur culture d’origine avec une énergie contagieuse dans un esprit d’inclusion », explique le communiqué de presse.
Johanne Dor, pédagogue et gestionnaire, a pour sa part obtenu le prix Fait à Québec, qui a souligné « l’impact significatif de son parcours sur la danse à Québec ».