La Colombie envoie un avion aux États-Unis pour rapatrier des concitoyens expulsés

Des fonctionnaires ainsi que du personnel médical ont pris place à bord du Boeing 737, parti de l’aéroport El Dorado, à Bogotá, « afin de garantir le respect des droits des citoyens et de surveiller leur état de santé si nécessaire ».
Photo: Force aérospatiale colombienne via Agence France-Presse Des fonctionnaires ainsi que du personnel médical ont pris place à bord du Boeing 737, parti de l’aéroport El Dorado, à Bogotá, « afin de garantir le respect des droits des citoyens et de surveiller leur état de santé si nécessaire ».

La Colombie a annoncé lundi le décollage d’un avion militaire vers la ville américaine de San Diego (ouest) afin de rapatrier 110 Colombiens expulsés par les États-Unis, au lendemain d’un bras de fer à ce sujet entre les deux pays.

« Le gouvernement national a mis à disposition un avion de l’armée de l’air colombienne pour ramener chez eux 110 compatriotes expulsés des États-Unis », a déclaré le ministère colombien des Affaires étrangères dans un communiqué lundi après-midi.

Des fonctionnaires de l’Immigration et du ministère des Affaires étrangères, ainsi que du personnel médical, ont pris place à bord de l’avion, parti de l’aéroport El Dorado à Bogotá, « afin de garantir le respect des droits des citoyens et de surveiller leur état de santé si nécessaire ».

Le ministère a ajouté qu’« un autre avion devrait partir dans les prochains jours avec le même objectif ».

Le président américain, Donald Trump, avait annoncé dimanche une série de sanctions contre la Colombie, avant de faire marche arrière, dans une spectaculaire escalade de tensions après la décision de Bogotá de refouler des avions militaires transportant des immigrés expulsés par les États-Unis en raison d’inquiétudes pour leur « dignité ».

« Au bord d’une situation très critique »

Dimanche soir, Bogotá a finalement déclaré que « l’impasse » était « surmontée » et Washington a levé sa menace d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les biens colombiens entrant aux États-Unis, qui devaient être portés à 50 % dans une semaine.

Washington a assuré que le gouvernement colombien avait accepté toutes ses conditions, « y compris l’acceptation sans restriction de tous les étrangers illégaux de Colombie renvoyés des États-Unis, y compris à bord d’avions militaires américains, sans limitation ni délai ».

« Nous étions au bord d’une situation très critique », a reconnu lundi l’ambassadeur colombien à Washington, Daniel Garcia Peña, en expliquant qu’il y avait eu dimanche « des moments un peu tendus des deux côtés, mais [que] le canal de communication est toujours resté ouvert ».

Les sanctions américaines relatives à la délivrance de visas doivent en revanche être maintenues « jusqu’à ce que le premier vol d’expulsés colombiens soit arrivé avec succès », selon Washington.

Lundi matin, devant l’ambassade des États-Unis à Bogotá, des dizaines de personnes faisaient la queue pour demander des informations sur leurs rendez-vous pour obtenir un visa, annulés la veille pour certains.

« Je ne sais pas quoi faire, je suis angoissée », a déclaré à l’AFP Milena Gonzalez, une femme au foyer de 53 ans.

Cristian Espinal, un étudiant venu de Medellín après l’annulation de son rendez-vous de visa, s’est dit frustré par le comportement « précipité et imprudent » du président Gustavo Petro.

Pas de « hausse substantielle » vers le Mexique

Donald Trump a promis de lancer « le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine », et la Maison-Blanche s’est targuée la semaine dernière de l’arrestation de centaines de « migrants criminels illégaux », soulignant qu’ils avaient été expulsés par avions militaires plutôt que civils, comme c’était le cas précédemment.

Depuis l’intronisation du président le 20 janvier, les États-Unis n’avaient pas encore effectué d’expulsions vers la Colombie, mais l’ont déjà fait vers le Guatemala, le Brésil et le Mexique.

Le Brésil a exigé samedi des explications à Washington pour le « traitement dégradant » de migrants illégaux brésiliens expulsés par les États-Unis.

Le Mexique a indiqué lundi avoir accueilli 4000 migrants expulsés des États-Unis depuis l’investiture et ne pas avoir noté de « hausse substantielle » par rapport aux 190 000 Mexicains expulsés de son voisin du nord entre janvier et novembre 2024 (environ 17 000 par mois).

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