«L’Amérique» n’aime pas les organisations internationales
Rappelons-nous que les États-Unis n’ont pas signé le Traité de Versailles, qui a permis, à l’époque, la création de la Société des Nations (SDN), qui visait à mettre en place des règles pour éviter un nouveau conflit. Cette absence a fait en sorte que la nouvelle organisation s’en est trouvée très affaiblie, que plusieurs grands pays s’en sont détachés et qu’un nouveau conflit mondial est arrivé. Dans la même veine, l’annonce par Donald Trump du retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est une catastrophe. J’ai, comme déléguée du Québec au sein de la délégation du Canada à l’UNESCO de 2011 à 2014, assisté au retrait des Américains de l’UNESCO alors qu’ils fournissaient 22 % du budget de l’organisation. Il faut, dans une telle situation, revoir ligne par ligne, page par page les budgets de l’organisation visée et décider quels programmes seront supprimés ou diminués. De plus, il faut conséquemment choisir où auront lieu les diminutions d’effectifs affectés aux programmes concernés. Nous avons alors passé des semaines entières à nous mettre d’accord, les États membres, sur ces sujets. Évidemment, personne ne veut toucher aux programmes qui lui sont destinés !
À un moment où les besoins en santé des populations sont colossaux, que des populations entières sont privées de systèmes de santé adéquats, je m’imagine quel désastre ce sera pour l’OMS de se voir amputer de 18 % de son budget parce que « l’OMS arnaque les États-Unis » et que la Chine contribue moins que les É.-U. à ce budget, selon Trump. La formule d’allocation des budgets est très complexe et je ne m’aventurerais pas dans cette guerre de chiffres qui tuera, ou ralentira, le travail entrepris pour l’élaboration d’une nouvelle convention pour faire face aux défis d’une nouvelle pandémie. Si Dieu a sauvé Donald Trump afin, qu’à son tour, il sauve « l’Amérique », je suis diablement inquiète !